Toutefois, cherchant à comprendre le sens réel et profond de ses propos, j'ai tenté de me conscientiser davantage sur mes propres actes tout comme ceux des gens qui m'entouraient. Me rendant bien compte que les dires de ma mère étaient vrais certes, pour certains d'entre eux considérés comme marginaux, mais surtout que tous ne semblaient pas les appliquer ces règles qui me semblaient pourtant très acceptables.

Certains d'entre eux répétaient sans cesse les mêmes erreurs et ne semblaient aucunement conscients qu'il pouvait y avoir une leçon à tirer de quoique ce soit, préférant accepter l'idée de la fatalité, du destin pré-établi, bref, qu'ils étaient nés pour vivre ce genre de vie un point c'est tout.

Jusque là, ma recherche ou plutôt ma tentative de mieux comprendre ne me contentait pas. Je restais sur ma faim, comme si en réalité, la "chose" était beaucoup plus complexe que ça. Depuis mon tout jeune âge, les gens sont toujours venus naturellement vers moi, me racontant leurs histoires, leurs expériences, leurs mésaventures et surtout, leurs douleurs et souffrances. Si bien que je me suis souvent interrogé afin de comprendre ce qui pouvait inciter ainsi les gens à se tourner vers moi, même s'ils me connaissaient peu. Que pouvais-je bien avoir qui pousse les gens à s'ouvrir à moi, à me partager ces détails parfois tellement personnels et intimes ????? Jusqu'au jour ou une amie me confie: "C'est facile de se confier à toi, on se sent écoutée, respectée et comprise. Tu as toujours le bon mot pour nous encourager et nous remonter le moral, tu nous fais tellement de bien...tu es un homme de coeur."

Je trouvais ces propos un peu exagérés, je n'étais pas certain de mériter autant d'éloges, n'étant pas vraiment conscient de tout ce qu'elle venait de m'exposer. "Était-ce bien de moi qu'elle parlait ?" Enfin, sans trop m'y attarder, j'ai intensifier mon observation "sociale" afin de voir si j'arriverais à répertorier les individus par catégories. Cette démarche, échelonnée sur plusieurs années, voir même jusqu'à ce jour, m'a permis de réaliser que bien qu'il n'y ait pas un individu de "pareil", deux catégories majeures se démarques.

Il y a ceux qui ressentent... ceux pour qui tout ce qui est émotion, ressenti, est l'essence même de leur être. Ils disent d'ailleurs; "je sens que..."

Et ceux qui pensent...les rationnels, ceux qui ont toujours une explication logique pour justifier quoique ce soit et qui, bien souvent, semblent plutôt maladroits ou incapable d'exprimer tout ce qui touche les émotions. Ceux-là disent plutôt; "dans ce cas tu doit faire ceci..."

Toutefois, ce qui m'a le plus fasciné dans ces deux catégories, c'est qu'elles ont un même point en commun. Elles ne se comprennent pas l'une et l'autre. Le sensitif ne comprend pas que le rationnel puisse être toujours aussi logique dans ce qu'il vit, qu'il ne priorise pas les choses du coeur. De son côté, le rationnel, tant qu'à lui, est souvent exaspéré par tant d'extériorisation sentimentale, pour lui, seule la logique semble l'outil idéal pour régler tout conflit ou litige.

Pourtant, ces deux mondes, ces deux hémisphères sociales, si je peux les nommer ainsi, existent réellement et se cotoient jour après jour, se heurtant l'une à l'autre.

Lorsque "l'être de coeur" fait quelque chose comme rédiger un texte, par exemple, il portera davantage son attention sur le contenu, sur le message profond qui doit impérativement passer à travers son texte. Négligeant parfois sa structure, son orthographe et toutes les règles grammaticales qui, pour le rationnel, vont de soi. C'est principalement le contenu et le but recherché qui sont priorisés.

Tandis que "le rationnel" tant qu'à lui, portera son attention au message certes, mais pour lui, la structure tout comme l'observation de toutes ces règles grammaticales doivent servir à fournir un message clair, net, précis et surtout être bref...aller droit au but. "C'est ça que je veux dire un point c'est tout...rien ne sert à prendre des détours".

Le fait de constater les différences entre ces deux types d'individus m'a beaucoup attristé. Constatant à quel point elles établissaient une large frontière entre deux personnes qui, si elles s'unissaient, auraient la possibilité de créer une oeuvre grandiose, d'établir une espèce de "symbiose sociale" qui ne serait que profitable pour tous.

Mon souhait le plus cher serait précisément que ce millénaire qui commence à peine soit prétexte à ce genre d'ouverture, d'union entre le coeur et l'esprit, le sensible et le rationnel...que le "YIN" et le "HANG" sociaux s'unissent afin de travailler ensemble plutôt qu'à se tourner le dos. Que les gens de coeur ouvrent leurs bras et leurs coeurs à ces gens si logiques et que ceux-ci s'y abandonnent avec confiance et apportent leur aide, leur soutien, leur logique afin de tempérer un peu nos hypersensibles.

Tout un rêve me direz-vous ! Certes, mais je refuse de l'abandonner.

Et vous...partagez-vous avec moi ce rêve d'harmonie, d'union entre la tête et le coeur ?

J'ose croire que oui :0)
L'équilibre et l'harmonie entre ces deux pôles ne peut qu'être bénéfique.