Des nuages et de la pluie : comment expliquer un aussi mauvais début d’été dans le Grand Ouest ?

Franck Baraer : D’abord, il faut relativiser. Nous vivons actuellement une pause dans les précipitations. Après un point d’orgue ce week-end, où l’on a même connu des gros orages en Normandie et autour de Rennes, on peut espérer quelques beaux moments pour ce mardi et mercredi. Il faut positiver.

Mais Météo France prévoit de la pluie pour la fin de semaine ?

Oui, le mauvais temps revient en force jeudi.

Quelle est en la raison ?

Il y a une dépression quasi stationnaire sur le sud des îles britanniques. Et on a un vent d’ouest dominant. Quand ça vient de l’océan, on ne peut pas espérer avoir des températures chaudes. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de la période actuelle : il y a pas mal de vent (20 km/h dans les terres, NDLR).

À cause du printemps, qui a manqué de chaleur, il faut ajouter que la température de la mer est assez fraîche pour la saison : 15 à 16 °.

Mais est-ce normal pour la saison ?

Disons que mis à part 2006 et 2010, le Grand Ouest connaît une série de mois de juillet un peu médiocres. La saison dernière, on a eu sur nos régions un temps bien pire que cette année. Et je rappelle toujours que le 6 juillet 1965, l’Ouest a connu une tempête, avec des vents de 150 km/h.

Ce qui est particulier à cette année, c’est une homogénéité sur la région. En moyenne sur les 30 dernières années, il fait 20 ° à Brest et 25 à Nantes à cette période. Là, nous sommes à 18 à Brest et 21 à Nantes.

Y a-t-il une zone miraculeusement épargnée par le mauvais temps ?

En Sud-Bretagne, les îles sont classiquement épargnées par les intempéries. Les nuages se forment à terre à cause des températures plus élevées qu’en mer. C’est un phénomène naturel bien connu.

Sur l’ensemble de la zone, la situation va-t-elle s’améliorer ?

Elle peut s’inverser, oui. La semaine prochaine. Mais c’est seulement à partir de ce mercredi qu’on aura une bonne vision de ce qui va se passer.

Comment la dépression peut-elle s’en aller ?

Ah, ça c’est tout le charme et la difficulté de notre métier. Elle peut très bien décider de partir en quelques jours. Une petite perturbation peut suffire à la faire bouger. Il n’y a pas d’explication intrinsèque à la dépression, c’est son côté chaotique. En tout cas, on ne peut pas prévoir un changement avant sept jours.

Propos recueillis par Guillaume LECAPLAIN