Handicapé et privé de toilettes
Depuis le 20 juillet, personne dans les services de l'organisme d'HLM
n'a pris la mesure de l'urgence sanitaire et sociale de ce locataire, à
Saint-Genis-de-Saintonge (17). Jusqu'à hier et l'appel de « Sud Ouest ».
Daniel Schroëder a été aidé, pendant tous ces jours difficiles, par un voisin dévoué, Ludovic Dogaron
« Je n'ai pas été informé, vous me l'apprenez… ». C'est manifestement
par nos soins, hier après-midi, que le directeur d'Habitat 17, François
Billiemaz, a été mis au courant d'une situation sanitaire intenable au
13, de la résidence Les Brunettes, à Saint-Genis-de-Saintonge. Une
situation dont ses services avaient pourtant été informés dès le 20
juillet, par téléphone. « Mon responsable technique pour Jonzac s'est
cassé le poignet, il est absent depuis un mois. Celui qui devait le
remplacer n'était pas là non plus… Je me renseigne ».
Après s'être assuré que ses services avaient bien été alertés (1), le
directeur a faxé sur l'instant un courrier priant une entreprise
spécialisée d'intervenir dans l'urgence. Et urgence, il y a.
Une poche sur la lunette Car depuis le 20 juillet, Daniel Schroëder, 59 ans, handicapé en
fauteuil depuis vingt-six ans et de santé fragile, ne peut plus disposer
normalement de son lieu d'aisance. Impossible de tirer la chasse. Sans
l'aide de son dévoué voisin, Ludovic Dogaron, il ne pourrait, seul,
aller jeter aux ordures la poche jaune qu'il installe chaque jour sur la
lunette. Si l'on compte ce matin, à défaut de réparation, cette
situation dure depuis quarante-six jours.
« Ce n'est pas faute d'avoir téléphoné au moins dix fois aux bureaux de
La Rochelle et de Jonzac. Ludovic aussi a téléphoné sept fois, il s'est
déplacé à deux reprises à l'antenne d'Habitat 17 à Jonzac. Même mon aide
ménagère a appelé là-bas, deux fois. Nous avons espéré du secours
auprès de la mairie de Saint-Genis. On nous a renvoyés vers l'assistante
sociale qui elle-même ne peut rien faire… Tout le monde se renvoie la
balle », confie Daniel qui, depuis cette date, ne peut plus recevoir sa
fille quinze jours par mois. Ne peut plus recevoir personne en fait.
« C'est inacceptable » « Et puis, il y a l'odeur et le problème des bactéries… Ma vie sociale
s'est arrêtée ce jour-là, sans que quiconque puisse régler ce désordre
technique qui va bien au-delà d'une vidange de toilettes bouchées pour
laquelle on me demande plusieurs centaines d'euros. Et de toute façon,
je n'en ai pas les moyens ».
Deux plombiers indépendants que Daniel et Ludovic ont fait venir ont
confirmé que ce problème n'était pas de leur ressort. « C'est un
problème de tuyaux d'évacuation au niveau du tout-à-l'égout de
l'assainissement collectif. Et ce problème n'est pas nouveau, il s'est
déjà posé pour l'ancienne locataire que j'ai remplacée en mars. C'est
inacceptable sur le plan sanitaire et humain ».
Hier matin, Daniel et Ludovic en étaient à lancer un appel à la
solidarité. La réaction du directeur d'Habitat 17, hier après-midi, va
sans doute accélérer les choses. Au plus tard aujourd'hui, espèrent-ils.
(1) Le responsable technique de Pons s'est déplacé deux fois mais a trouvé porte close en l'absence du locataire.